Par Monts et par Vaux

 

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Apricale (Imperia, Ligurie, Italie) (3ème partie)

Vers l’index des Villages et Villes de la Province d’Imperia en Ligurie

 

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Vers les paysages de la vallée de la Nervia

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Retour vers la 1ère partie d’Apricale...

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Tout savoir sur Apricale, « le labyrinthe de pierre »

 

Un des plus beaux et authentiques villages médiévaux de l'arrière pays de Bordighera et Ventimiglia (Vintimille), situé dans la vallée du Merdanzo ( Mandacio), affluent  de la Nervia, à 291 m. d'altitude et à 14 km du littoral (côte de la Riviera Ligure del Ponente).

 

Lien vers le site officiel de la commune d’Apricale : http://www.apricale.org/it/index.asp

 

Fait partie de la Communauté montagnarde Intemelia (Comunità Montana Intemelia).

Les Intemelii étaient les premiers habitants de la région, bien avant les Romains.

 

Toponymie:

 

A l'origine de son nom, son exposition au soleil, apricus, appelé Bligàr en Ligure.

 

La principale caractéristique du village est son  emplacement spectaculaire, les habitations s'enroulent autour du château et de la place centrale, s'allongent sur la dorsale de la colline abrupte, cascadent sur les pentes que domine le château, encerclé par l'anneau de l'antique Carugio cian (ruelle plane).

 

Le village conserve la structure urbanistique intacte à l'atmosphère médiévale et mérite bien son surnom de labyrinthe de pierre. Quand on s'engage dans une petite rue, on est entouré de maisons de pierre de plusieurs étages se faisant face et souvent réunies par des arches, et on perd vite ses repères.

C'est un dédale de carugi (rues voûtées), étroites ruelles (vico et vicolo) qui en cercles concentriques, se glissent entre les maisons, reliés entre eux par des escaliers pentus ou des passages couverts.

Le village se répartit en deux quartiers sur les deux versants opposés de la colline, à l'abrigù (Sud) et à l'ubagù (Nord).

L'aspect et les dimensions actuelles sont ceux de la fin du XVIème siècle et le noyau central, le plus ancien des XIII - XIVéme siècles.

 

Trois portes médiévales du XIIIème siècle en arc brisé délimitent l'ancien cercle des murailles fortifiées : Via dei Angeli dite de Cousutàn (du fond), la porte Cutrùn  au pied de la mur du soutenement du château au début de la partie nord de la Via Martiri, et l'autre toujours dans la même rue mais sur le versant opposé Porta deu Carugiù Ciàn.

Elle porte gravée dans la pierre, la phrase effrayante "1764, fame ubique" (faim partout) rappelant un terrible épisode de disette.

 

Tout autour, les pentes sont couvertes de terrasses (fasce) de murs de pierres sèches; au fil des siècles les hommes ont arraché à la montagne les précieuses parcelles pour cultiver principalement les fameuses et savoureuse olives taggiasche mais aussi les célèbres vignes de Rossese.

 

Charme médiéval intact mais village vivant et actif; en flânant dans les rues, yeux ouverts devant tant de merveilles et de traces du passé, les odeurs de cuisine délicieuses viennent flatter nos narines et réveiller notre appétit....ça tombe bien, le village compte de nombreux restaurants dont certains sont très côtés.

Les habitants sont aimables et souriants et n'hésitent pas à vous sourire et vous saluer.

De même, la jeune femme qui s'occupe avec passion de la visite du château et renseigne avec plaisir, gentillesse et compétence sur son village et ses richesses.

 

Histoire :

 

Ses origines remontent à la Préhistoire comme en témoignent les nombreux vestiges de pierre datables à partir du Paléolithique, nombreux fragments de silex découverts dans une strate plus basse du terrain ont révélé l'existence d'un bivouac de chasseurs du Mésolithique (6000 ans avant Jésus Christ). La découverte la plus importante est un vaste ensemble de tumuli sépulcraux de l'âge du Bronze (1300-1200 avant Jésus Christ) mis au jour à Cian deu Re (Pian del Re).

 

Plusieurs siècles après (Vème avant J.C.) un noyau fortifié des Ligures Intemeli s'installa probablement sur le Monte Semoigo et y vécut pendant toute la période romaine et le haut Moyen Age.

Epoque à laquelle fut construit le castrum (castellum cité au début des années 1200) au Xème siècle, commencèrent à s'agglomérer tout autour de lui les maisons protégées de hautes murailles.

Il prit le nom de Abrigù, ensoleillé.

Le village a été fondé vers le Xème par les Comtes de Vintimille, et passa par vente aux Doria de Dolceacqua  vers 1270, alors qu'il était déjà dirigé par les Satuts réformés en 1267 (les plus anciens de  Ligurie) et sa forme de gouvernement était celle d'une commune libre.

Ensuite au gré de la seigneurie et du Marquisat Savoyard des Doria, elle subit la destruction du château en 1523 par les Grimaldi de Monaco, participa à différentes guerres et subit en 1794 l'occupation française (Napoléon Bonaparte).

Après l'unité italienne, le pays subit les deux guerres mondiales pour enfin s'épanouir à nouveau en valorisant son charme et ses beautés grâce au tourisme et surtout, sans trahir ni perdre son authenticité.

 

Le Château, Castello della Lucertola (Château du Lézard) cité depuis1092 :

 

Son formidable emplacement sur un éperon rocheux émergeant de l'épine dorsale  de la colline et aplanie pour sa construction, permet de supposer qu'à l'époque pré-romaine, il abritait un castellar même si jusqu'à nos jours aucune découverte archéologique ne l'a confirmé.

Par contre, il est avéré que ce sont les comtes de Vintimille qui le choisirent vers le Xème siècle pour en faire un rempart défensif en  établissant un castrum,lieu autour duquel s'est ensuite développé le bourg médiéval.

.Un siècle plus tard  suivra le château (castellum).

Le comte Guglielmo en fut chassé par la population en 1249, elle élabora les Statuts (voir plus bas) et devint une commune libre.

 

La façade était flanquée de deux tours  aux crénaux carrés indiquant l'appartenance politique du seigneur en l'occurence les Gibelins (Ghibellini), dont la survivante a été transformée en campanile.

Le toponyme Brìcure donné à la zone immédiatement postérieure a été compris comme étant le lieu de stationnement des machines pour envoyer lancer projeter des pierres ou boulets.

Au cours des siècles, il fut soumis à de nombreux remaniements.

Conquis peu après en 1273 par le Génois Oberto Spinola, puis vendu en 1276 aux Doria de Dolceacqua (Oberto Doria vainqueur de la bataille de la Meloria) dont il partagea désormais le sort.

En passant aux Doria, il fut agrandi, consolidé et renforcé.

Suivit une période de relative tranquillité jusqu'en 1523 où Bartolomeo Doria (neveu de Andrea Doria) après avoir assassiné Luciano Grimaldi (Guelfes Guelfi) dans son château de Monaco se réfugia dans le château et y chercha protection.

La riposte ne se fit pas attendre, l'évêque de Grasse Agostino Grimaldi  de Monaco donna l'assaut et assiégea le château sans cependant réussir à capturer l'assassin de son frère Luciano.

Le château fut partiellement détruit en  1526, l'évêque tenait malgré tout sa vengeance...

Venant au secours de son neveu, Andrea Doria réussira à libérer Apricale et Dolceacqua l'année suivante.

La reconstruction qui s'ensuivit, rendit à nouveau le château habitable mais avec des fonctions militaires réduites.

Passant à la famille de Savoie à laquelle il fut cédé en 1634, puis de nouveau à Francesco Doria en 1652 quand il devient marquis. Ce passage à la Maison de Savoie coûta cher à Apricale en termes d'impôts destinés à financer les nombreuses guerres et de tranquillité car elle était toujours ravagée par des incursions ennemies, des famines et épidémies de peste.

Il fut vendu  en 1806 pour la somme de 3.400 lires génoises à Stefano Cassini qui commença à le transformer en résidence privée.

Début 1900, le chirurgien Fruttuoso Cassini, qui en avait hérité fit construire le jardin suspendu soutenu par un nouveau mur donnant sur l'église et planter le palmier qui trône en son centre.

A côté du palmier, vers le campanile, un grand et élégant sapin dresse sa silhouette au dessus du village.

Au détour de la promenade on découvre des sculptures d'artistes modernes.

Il a été acquis par la commune récemment.

 

Le musée du château possède 7 salles thématiques au rez de chaussée (au niveau du jardin) et, à l'étage supérieur, occupé par la salle d'exposition  temporaire.

Riche exposition archéologique, salle consacrée à la Comtesse de la Tour, figure quasi légendaire, tuée par son mari jaloux en 1904, les Statuts, et enfin salle dédiée au Risorgimento.

 

Les souterrains du château, voûtés sont utilisés comme cave, certains étaient sans doute voués à la détention de prisonniers. Aujourd'hui ils sont devenus le siège de la Fête de l'huile nouvelle au printemps.

 

Du charmant jardin fleuri et aérien divisé en deux par une pergola en fer forgé datant de 1930  la vue d'ensemble est spectaculaire.

Nous dominons la place Vittorio Emmanuele II, coeur battant du village où se tiennent les principales activités. Cet espace, au pied du château, certainement creusé et aplani a été aménagé fin XVème siècle sur la platea nova communis ou platea magna est de forme irrégulière quadrangulaire en légère descente vers laquelle convergent les six rues principales et où se font face les principaux édifices publics et religieux (mairie, syndicat d'initiative, poste, écoles, église paroissiale).

Ce grand espace était jadis défendu par un donjon d'où le nom de la zone, la Turaca.

Le pavement  de grandes plaques de grès porte en son centre la pierre de mai, ciotu de magiu, ,base de l'érection de l'arbre de Mai ou arbre de la liberté, aujourd'hui  il sert de base à l'arbre de Noël, à l'olivier pour la Fête de l'huile nouvelle ou à l'arbre de cocagne pendant la Fête du printemps.

Très ensoleillée et ouverte, elle figure une clairière, enchassée dans les structures des murs des édifices surplombants.

A gauche, des arcades de pierre soutiennent la placette supérieure occupée  par l'église paroissiale de la Natività di Maria ou della Purificazione à la façade néo romane.

Le campanile, qui en est séparé, est le reste d'une des deux tours à base carrée du château, rehaussée et renforcée en 1766.

Sous ces arcades, sur les bancs de pierre les consuls médiévaux rendaient la justice. De nos jours elles sont témoins des discussions passionnées ou  banales qui font la convivialité et le lien social dans les villages.

 

Au bout de la première rampe s'ouvre la partie nord de la Via Martiri délimitée par le haut mur du château.

La partie du fond présente une série continue d'édifices du XIXème siècle que domine la Casa dei Sindaci aux caractéristiques arcades de style gothique.

A gauche, la Via Garibaldi, toujours visible la Casa del boia ainsi nommée parce que d'après les Statuts étaient exposées ici comme mise en garde les têtes des criminels qui venaient d'être jugés; la rue redescend jusqu'au pied du village.

Sur la droite s'ouvre un portique à double arcade soutenant un balcon par lequel on accède en montant une rampe latérale à l'oratoire baroque de San Bartolomeo (Barthélémy).Des deux côtés de l'oratoire partent la Via San Bartolomeo (Cousinaighe) qui remonte sur la colline et la Via Cavour (Bouser) qui conduit à l'église de Sant Antonio Abate (Saint Antoine Abbé).

 

La seconde arcade est occupée par une fontaine monumentale formée par une grande vasque rectangulaire aux plaques carrées de pierre, où s'écoule l'eau qui jaillit de trois  bouches au centre de disques travaillés. Sa structure rappelle des modèles renaissance.

 

A un niveau inférieur, Le Bâtiment municipal construit en 1863 en remplacement de celui du XVIème  devenu insuffisant. Sa façade, brillamment colorée est ornée de 6 fresques d'artistes contemporains de haut en bas :

Fondation du village au VIIIème siècle,

Elaboration des statuts, 1266,

Attaque et destruction du château, 1526,

1700, Famine provoquée par de mauvaises conditions climatiques (gel),

Activité agricole, arrivée de la pomme de terre en provenance de la Provence et reprise économique,

Constitution de la Communauté Artistique Nervina 1964.

 

Lors de notre première visite à Apricale, en Juillet 2008, nous nous sommes bien entendu perdus dans le dédale des rues, en fait nous avons suivi tout droit pour nous retrouver sur la colline, dans les petits jardins.

Retrouvant ensuite la configuration du lieu, nous avons bifurqué vers le centre, la place.

Chemin faisant nous parvenaient des clameurs enflammées, enthousiastes, déçues, des exhortations...

Débouchant tout d'un coup au grand soleil sur la place, nous avons compris!

S'y déroulait une partie de pallone elastico , jeu ressemblant au jeu de paume, qui voit s'opposer deux équipes pour le contrôle d'une balle.

Les participants, tous âgés de 50 ans et plus, se livraient avec passion et sans économiser leur force à ce jeu ancien sous le regard et les encouragements d'un public visiblement assidu et captivé, majoritairement masculin.

Sur la rampe menant au château se tenait très scrupuleusement le compte des points..

Spectacle unique que ces hommes jouant avec animation et fair play pour le plaisir et ressuscitant une tradition ancienne sans aucun but touristique : tout était vrai  et authentique.

Comme les bataillons d'hirondelles, chassant en escadrilles dans le ciel d'été, virant toutes ensemble, d'un mouvement coulé et vif à la poursuite de leur pitance et de celle de leurs petits.

Leurs cris accompagnant et rythmant leurs arabesques dans le ciel.

Profitant d'un changement de camps des joueurs, nous avons discrètement traversé pour nous rendre à l'Oratoire de San Bartolomeo (Saint Barthélémy), ouvert uniquement en été à la dévotion des fidèles.

Il était bruissant tel une ruche des respons et prières des femmes, rassemblées pour la messe.

 

De retour en hiver, en période de Noël, nous avons retrouvé la place toujours aussi vivante et chaleureuse, avec en son centre un grand feu il falò alimenté par des troncs de pin et de sapin qui jettent des escarbilles, rougeoient, s'enflamment  sans interruption jusqu'à l'Epiphanie. Autour du foyer, des chaises, des gens qui discutent, se retrouvent et partagent un bon moment en compagnie de voisins et amis, des enfants qui jouent sur leurs vélos, sous la surveillance de leurs mères et de tout le village.

 

C'est aussi sur la place que se tient la Saint Valentin en février, la fête du printemps et de l'huile nouvelle sans oublier la Sagra della Pansarola, Fête de la Pansarola (beignets frits parfumés à l'anis), la seconde semaine de septembre qui voit plus de 100kg de pansarole frites dans un quintal d'huile extra vierge d'olive le tout dans une énorme poêle pour la plus grande joie de centaines de visiteurs.

 

Statuts :

 

Dans la seconde moitié du XIIIème, le village, premier parmi les communes ligures et animés par un esprit d'indépendance s'était doté d'un corps de statuts qui en réglait régissait  minutieusement la vie punissant abus et délits

Les documents récupérés datent du 20 mars 1267, mais dans l'introduction on lit Capitula facta et emendata, signe que la mouture originale est antérieure. De fait la présence de consuls à  Apricale est plus ancienne et remonterait peut être déjà à 1216. En 1246 le podestat un dénommé Bertrando d'Esa gouvernait encore.

Filippino de Ventimiglia conservait le titre de dominus apricalis et jouissait encore de quelques droits.

Le comte Guglielmo fut chassé par la population en 1249.

 

Les statuts d'Apricale comptent 69 articles dans la première édition et 87 dans la seconde, réformée de 1430. S'y succèdent  mélangées des  normes de droit civil, pénal et administratif; les premiers chapitres concernent  les organes publics de la commune centrés sur la justice, la punition des offenses à leurs représentants et d'une façon plus générale les crimes (des mineurs à l'homicide) ainsi que les peines relatives. Plus loin, on précise les fonctions des officiers publics, l'utilisation du territoire pour les activités économiques, et les rapports entre les habitants des villages voisins ainsi que ceux avec  les étrangers, on y donne aussi quelques prescriptions conseils hygiéniques.

Manquent les fondamentales normes de droit privé sur des questions comme les contrats d'achat et de vente, les mariages et les testaments parce que sujets aux usages locaux; seuls les donations et l'usucapione¹ (mode de possession d’un bien) sont brièvement réglés.

 

¹usucapione : http://it.wikipedia.org/wiki/Usucapione

 

Histoire de la découverte et du sauvetage des anciens statuts :

 

C'est l'historien Girolamo Rossi de Ventimiglia qui fut le premier  à étudier, transcrire et publier une synthèse d'une copie des anciens statuts d'Apricale qu'il  avait découvert en 1852, aux archives paroissiales de la ville (Vintimille) où était conservée l'édition originale  du 20 mars 1267 avec les ajouts postérieurs. Mais on perdit momentanément la trace de cette copie du document. En mars1944, le professeur Nino Lamboglia, fondateur et directeur de l'Institut International des études ligures de Bordighera (Instituto Internazionale di Studi Liguri di Bordighera) réussit à sauver une seconde copie originale des statuts que les Allemands avaient destinée au bûcher. Par la suite, dans l'immédiate après guerre, le professeur Lamboglia retrouva au siège communal la copie étudiée par Rossi.

Cette dernière, appelée Codex A est la plus ancienne et contient le texte original et les ajouts écrits de différentes mains jusqu'à 1288. Il s'agit d'un fascicule de 22 cm par 16 cm  relié en parchemin de 16 feuilles et deux quinterni (cahier à 5 feuilles) pour la partie originale de 1267, plus 5 feuilles et un quinterno pour les ajouts de 1288. La copie sauvée en 1944, appelée Codex B  contient le texte de 1267, la réforme de 1288 et les ajouts successifs jusqu'à 1309. Il mesure 19 cm sur 14 cm et compte 32 feuilles feuillets recouverts d'un parchemin d'autre provenance.

En 1430, les Statuts furent profondément réformés. On a retrouvé de cette édition deux copies originales; la seconde contient aussi les ajouts des chapitres introduits postérieurement, jusqu'aux 14 rubriques en langue vulgaire écrites en 1477 par Cristoforo Fiore. Girolamo Rossi, au bas de sa transcription, cite les dernières modifications et confirme qu'elles sont advenues en 1552 et en 1610.

La dernière étude des statuts a été menée par Petracco Siccardi et Marco Cassini qui ont publié une description sommaire de leur contenu.

 

Ces lois rurales, régissant la vie du XIIème siècle, les plus anciennes de Ligurie, récemment restaurées , sont exposées dans le château.

 

Les statuts ou édits de 1267 contiennent de sévères normes du comportement de la communauté médiévale de l'époque et les relatives peines pour les transgresseurs.

Chaque aspect de la vie y est minutieusement envisagé, de la récolte du bois dans la forêt  à la conduite des chèvres sur les pâtures, en passant par les cultures, des impôts qui devaient être payés à la commune, des relations entre les habitants aux condamnations pour les délits plus graves.

 

Chaque famille devait cultiver un jardin et ne pouvait jeter dans la rue ordures et immondices mais il était autorisé d'y uriner.

 

Les gardes champêtres devaient prévenir les vols jour et nuit en dormant  dans les champs l'été et deux jours par semaine en hiver; s'ils n'arrêtaient pas les voleurs dans les huit jours, ils devaient rembourser le dommage de leur propre poche.

 

Le prix de vente des marchandises était rigoureusement fixé.

 

La messe dominicale et l'accompagnement des défunts à l'église étaient obligatoires.

 

L'homicide était puni d'ensevelissement  vivant avec la victime et de la destruction de la maison; si l'assassin fuyait, ses biens étaient répartis entre les héritiers de la victime et les témoins.

 

Les femmes adultères étaient décapitées alors que les hommes devaient juste payer une amende.

 

Les voleurs de bétail pouvaient choisir entre être amputés d'un pied ou d'une main, cette amputation étant obligatoire pour les voleurs communs.

 

Voleurs, pyromanes et qui avait provoqué des dommages matériels par vandalisme à des tiers pouvaient toujours se soumettre au "jugement de Dieu" ou ordalie considéré comme preuve irréfutable de culpabilité ou d'innocence : s'ils parvenaient  à marcher sur une brève distance (9 pieds) un fer rouge dans la main sans se brûler ils étaient considérés comme innocents...

 

Dures lois qui n'empêchèrent pas les délits de se perpétrer... à méditer!!!

 

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Oberto Spinola et Oberto Doria

 

1270, Oberto Spinola et Oberto Doria, représentants des deux plus importantes familles gibellines de la République Maritime de Gênes furent nommés Capitaines du Peuple et de fait Gouverneurs de Gênes.

A cette époque, les Génois obtiennent de grandes et célèbres victoires dans les batailles navales contre les Pisans (Bataille de la Meloria en 1284) et les Vénitiens (Bataille de Curzola en 1298).

 

Malgré les luttes internes, Gênes développe une intense et fructueuse activité commerciale dont tirèrent avantage les familles dirigeantes et la population dans son ensemble.

Le pouvoir exécutif était confié aux consuls élus par des assemblées populaires.

 

Le 6 Août, Oberto Doria met fin  à la longue rivalité entre Gênes et Pise en anéantissant la marine de cette dernière république (120 galères pisanes contre 90 génoises) lors de la bataille de la Meloria.

La flotte pisane était commandée par un Vénitien ce qui fit entrer Gênes en conflit et en rivalité avec la cité du lion..

Cette victoire permit aux Génois de récupérer la Corse et la Sardaigne et marque l'apogée militaire de la Superbe.

 

Sitôt un ennemi réduit à néant, on s'en fait un nouveau..

Pas de tout repos la vie des hommes de pouvoir!!

 

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Retour vers la 1ère partie d’Apricale...

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