Par Monts et par Vaux

 

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Rocca Sparviera (Alpes-Maritimes)

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Rocca Sparviera, la « roche » des « éperviers », constitue un des plus étonnants villages fantômes des Alpes-Maritimes. Construit à 1100 mètres d’altitude sur la crète qui sépare la vallée de la Vésubie de celle du Paillon de Contes, il est aujourd’hui entièrement ruiné, à l’exception de la chapelle St Michel. En contrebas, se trouve l’échancrure bien marquée du Col St Michel (953 m.) par où passait au Moyen Age un important chemin muletier qui reliait les vallées de la Vésubie et du Paillon tout en coupant la célèbre « Route du Sel » qui remontait de la Côte vers la Haute Vésubie et le Piémont en Italie.

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Et voici tout d’abord la terrible histoire de Rocca Sparviera, le rocher aux éperviers, et la légende de la reine Jeanne :

 

Accusée d'avoir assassiné son premier époux André de Hongrie, poursuivie par une famille hurlant à la vengeance, la reine Jeanne, accompagnée de ses deux enfants, Catherine et François, de leur nourrice, d'un prêtre et de gardes, trouva refuge dans son château de Rocca Sparviera.

L'endroit était bien choisi, car dissimulé à la vue depuis les vallées, situé sur une pente escarpée et facilement défendable car n'ayant qu'un seul accès, le petit sentier ne laissant passer qu'une personne à la fois.

Les villageois n'apprécièrent que très modérément  de nourrir tout ce petit monde alors qu'ils peinaient déjà à subvenir à leurs propres besoins.

La terre est très rocailleuse et pentue, n'offrant des terrains exploitables pour les cultures qu'à la gauche du village ou subsistent des terrasses étroites.

Mais, les hommes à la solde de la cour de Hongrie retrouvèrent leurs traces et firent en sorte de s'assurer de la collaboration des habitants en les ravitaillant.

Le prêtre, grand ami de Bacchus, ne put résister à la tentation.

Ces nouveaux venus, se présentant comme des commerçants, lui permirent d'entretenir de grandes discussions théologiques avec cet ami de toujours.

Tant et si bien qu'il ne fut bientôt plus en mesure d'assurer les offices dans la chapelle Saint Pierre.

Le soir de Noël, la Reine Jeanne dut se résoudre à assister à la messe de minuit à l'église de Coaraze.

Profitant de son absence, le prêtre fit entrer ses nouveaux amis dans le château, espérant lui aussi célébrer Noël à sa façon.

A son retour, la reine trouva ses enfants servis sur un plateau posé sur la table, un poignard planté dans chacun d'eux.

Selon d'autres sources, ils auraient été découpés en morceaux...

Le lendemain, brisée, elle quitta le village en le maudissant:

 

"Un jou vendra que aqui non cantéra plus ni gal ni galina."

 

Malédiction ou coïncidence, toujours est il que le village subit à plusieurs reprises de violents séismes et fut totalement abandonné par la population depuis le XVIème siècle.

 

A noter cependant qu'en vérifiant sur des sources historiques, les deux enfants susmentionnés et qu'elle eut de son second mariage avec son cousin et amant Louis de Tarente sont morts en 1364 pour Catherine, l'ainée, et en 1352 pour sa cadette (et pas cadet comme prétendu plus haut dans la légende) Françoise...

Et c'est à cet endroit que l'histoire devient légende !!!

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Et maintenant, en route pour Rocca Sparviera !

On quitte le hameau de l’Engarvin, au Nord de Coaraze, dans la haute vallée du Paillon de Contes, après y avoir laissé la voiture et on emprunte l’ancien sentier muletier du Col St Michel. C’est de loin le plus bel accès de Rocca Sparviera depuis que du côté Ouest (Vésubie), la construction d’une large piste en terre a dénaturé le paysage et n’a plus le charme de l’ancien itinéraire.

Dès le départ, on aperçoit le Col St Michel  (953 m.) bien marqué à gauche et, perchés sur la crête rocheuse plus à droite la chapelle St Michel et les ruines de Rocca Sparviera :

Rocca Sparviera (Alpes-Maritimes), 1100 m. d’alt., le 9 Mai 2009, pour toutes les photos de la page.

 

En montant, les constructions ruinées du village et les rochers se confondent aisément vus de loin :

 

Le magnifique sentier muletier est un plaisir à parcourir :

 

 

Après le col, le beau chemin muletier laisse place à un petit sentier escarpé tracé dans des pentes très raides :

 

 

En arrivant, la chapelle St Michel, très bien entretenue, construite sur un terrain aplani bordé de hauts murs, capte l’attention, mais ...

 

.... à quelques mètres de la chapelle, on découvre le village fantôme :

 

On peut enfin se promener dans les ruines silencieuses, un lieu unique pour sa situation, son histoire tragique...

C'est là que la Reine Jeanne, si chantée de tout temps, a vécu l'épisode le plus dramatique de son histoire qui en fut truffée..

Là, ses enfants innocents furent sacrifiés par des membres de leur propre famille ou du moins des mandataires qu'ils rétribuaient, ainsi ne purent-ils prétendre à aucune succession...

Ainsi va l'histoire...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès la sortie du village, au Nord, on découvre des terres autrefois cultivées, la pente étant nettement moins abrupte de ce côté; on voit à droite les anciennes faïsses, planches cultivées abandonnées depuis longtemps :

Rocca Sparviera (Alpes-Maritimes), 1100 m. d’alt., le 9 Mai 2009, pour toutes les photos de la page.

 

 

 

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