Par Monts et par Vaux

 

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Roussillon (Vaucluse)

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       Roussillon est un petit village du Vaucluse de 1162 habitants, bâti à 314 mètres d’altitude sur une hauteur se dressant au milieu de la grande dépression s’étendant entre Avignon et Apt, bordée par le Plateau de Vaucluse au Nord et la Montagne du Lubéron au sud.

       On se situe à 45 kilomètres à l’est d’Avignon et donc du Rhône.

 

       Toponymie : Le nom du village vient du provençal « Rossilhon » qui se rapporte à la couleur rouille flamboyante de l’ocre que l’on trouve à cet endroit et qui a fait sa célébrité.

 

       La légende :

Comment expliquer la flamboyance des ocres autrement que par une légende passionnée dans la lignée des troubadours?

 

Un jour Guillem de Cabestaing, fils d'antique lignage et troubadour renommé vint chanter à la cour du seigneur de Castel-Roussillon, vieux laid et vulgaire mais possédant une femme jeune et belle nommée Sérémonde. L'amour comme de juste naquit très vite entre les deux jeunes gens... Ce qu'ayant appris le seigneur tua le beau Guillem dans un guet-apens, lui arracha le coeur, le servit en repas à sa femme qui lui tint ces propos :

"Seigneur, répondit Sérémonde, vous m'avez servi mets si délicat que ne pouvant à l'avenir en savourer de si délectable, je jure sur le Christ de refuser toute autre nourriture afin d'en conserver le goût que j'emporterai dans la mort."

Et elle se jetta du haut d'une falaise de Roussillon; en se répandant, son sang colora la terre : voilà l'origine de l'ocre!

 

Mais si les couleurs rougeoyantes de l'ocre font penser au sang de prime abord, les multiples déclinaisons évoquent avant tout pour moi des monceaux d'épices dont il ne manque que le parfum.

Curry, cumin et cannelle pour les jaunes, piment et paprika qui viennent pimenter (pigmenter) en de savants dégradés les falaises et les reliefs dont les noms évoquent aussi des personnages légendaires : aiguilles de fées et chaussée des géants tant ils sont spectaculaires. Il faut y voir l'action de l'homme dans les carrières et aussi le travail de l'érosion...

A Roussillon vous en verrez de toutes les couleurs et pour tous les goûts, de la vanille au bois de rose se mêlant et se conjuguant, s'appelant et se répondant en un dialogue visuel et tout à la fois gourmand et se déclinant en seize ou dix sept nuances .

 

       Le village par une belle journée d’hiver :

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

 

       Une promenade dans ses ruelles colorées :

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

 

       La plaine s’étend en contrebas, dominée par le Plateau de Vaucluse :

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

 

       Et, bien sûr, les magnifiques falaises d’ocre que l’on trouve à deux pas du village :

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

 

       L’ocre : C'est un Roussillonnais, Jean Etienne Astier qui eut l'idée à la fin du XVIII ème siècle de laver le sable ocreux pour en extraire le pigment pur.

Il fit naître l'industrie qui allait apporter au village sa renommée mondiale.

Outre la fabrication de pigments pour les peintures et badigeons, elle avait diverses applications industrielles parfois insolites : mélangé à l'hévéa, elle entrait dans la composition du caoutchouc; on en faisait  des chambres à air, des élastiques, du linoléum, la peau des saucisses de Strasbourg et  elle colorait la papier des Gitanes maïs.

On la mettait donc à toutes les sauces!

 

Pour en savoir plus sur sa formation, composition, ses usages picturaux, symboliques et médicaux :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ocre

 

Voici un pecten (coquille saint-jacques) qui témoigne de la présence de la mer à cet endroit :

Roussillon (Vaucluse), 345 m. d’alt., le 9 Février 2008.

 

La région d'Apt - Roussillon est une des principales régions d'extraction et de  traitement de l'ocre en France.

Les couches de minerai atteignent parfois 15 m d'épaisseur.

L'ocre brute est un mélange de sable argileux et d'oxyde de fer.

Pour obtenir l'ocre marchande, on soumet le minerai à l'action d'un courant d'eau qui, le long de son parcours dépose dans des rigoles le stérile, plus lourd que l'ocre. La "fleur" constituée d'oxyde de fer et d'argile surnage et est entraînée par l'eau, va se déposer dans les bassins de décantation où, après assèchement, elle constitue l'ocre lavée que l'on découpe en mottes. Après séchage à l'air libre, celle ci est broyée puis bluttée et parfois cuite dans des fours  pour en foncer la teinte et obtenir des ocres rouges dites ocres calcinées. Elle devient alors la poudre onctueuse et impalpable qui servira de base aux différentes peintures et badigeons en particulier.

En 1990, la production annuelle s'élevait à 3000 tonnes et notre pays en était un des principaux fournisseurs.

 

Conservatoire des ocres et pigments appliqués : http://www.okhra.com/

 

Située sur la route d’Apt cette ancienne usine (fermée en 1963) voyait arriver en wagonnets l’ocre extraite des carrières. Il s’agissait en premier lieu d’éliminer un maximum de sable en le versant dans un batardeau avec de l’eau.

Le sable se déposait au fond après malaxage et l’ocrier (ouvrier) évacuait le mélange d’ocre et d’argile vers des bassins de décantation grâce à un jeu de bouchons. La teneur en sable était évaluée en goûtant le mélange.

Ensuite l’ocre reposait dans différents bassins selon sa couleur.

L’argile se déposait au fond et les différentes couches successives amenées  dans les bassins jusqu’à le fin de l’hiver restaient à sécher tout l’hiver.

Quand la consistance de la pâte à modeler était atteinte, on les découpait en briques. Puis venait l’étape du four pour parfaire le séchage ou l’obtention de certaines ocres rouges en cuisant une ocre jaune à 450°.

Enfin, elles étaient broyées au moulin et mises en sacs ou en tonneaux.

 

Boutique : http://www.ocres-de-france.com/

 

Pour faire du tourisme : http://www.avignon-et-provence.com/luberon/ocres-roussillon/

 

 

 

 

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